DUERP : vos consignes reflètent-elles réellement les différentes expositions ?
L’actualisation du Document Unique d’Évaluation des Risques (DUERP) est essentielle pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs. Pourtant, même une évaluation rigoureuse ne garantit pas une prévention des risques professionnels efficace si les consignes diffusées ne reflètent pas les expositions réelles sur le poste de travail et selon les conditions de travail.
Un DUERP peut être conforme, complet, intégrer les facteurs de risques et documenter les différences d’exposition entre femmes et hommes. Mais si les consignes restent trop générales, inadaptées ou mal comprises, l’action de prévention des risques perd son efficacité.
La question clé pour un responsable QHSE est donc : “Nos consignes traduisent-elles vraiment ce que révèle notre DUERP et les démarches de prévention des risques mises en place ?”
Pourquoi les expositions réelles diffèrent-elles autant ?
La réglementation et ses limites pratiques
Depuis 2014, le Code du travail recommande aux employeurs de prendre en compte l’impact différencié de l’exposition au risque selon le sexe (Article L. 4121‑3).
En pratique, cette démarche reste encore peu systématiquement appliquée. L’ANACT souligne que les politiques de santé au travail ont longtemps été conçues sur un modèle neutre, qui ne prend pas toujours explicitement en compte les différences physiologiques et sociales entre femmes et hommes. Ces différences ne sont pas ignorées, mais elles n’ont pas toujours été intégrées dans les mesures de prévention des risques ou dans les consignes opérationnelles.
Des expositions qui varient selon les postes
Dans de nombreuses organisations, femmes et hommes n’occupent pas toujours les mêmes postes de travail et peuvent être soumis à des contraintes physiques, organisationnelles ou horaires différentes. Ces écarts entraînent des niveaux d’exposition et des types de risques variés, ce qui nécessite une approche différenciée dans le DUERP et dans la prévention des risques professionnels.
Dans les métiers à prédominance féminine (soin, propreté, commerce, éducation…), les salariés sont souvent plus exposés aux troubles musculo-squelettiques, aux risques psychosociaux et aux contraintes émotionnelles. Dans les métiers plus masculinisés, les travailleurs rencontrent davantage de pénibilité physique, de risques techniques immédiats ou d’expositions plus intenses à certains environnements industriels.
Les effets peuvent différer selon la physiologie
Même lorsqu’un risque pour la santé semble identique, ses conséquences peuvent varier selon le sexe et les caractéristiques physiologiques ou organisationnelles :
- Agents chimiques : certains composés peuvent affecter différemment la fertilité masculine et féminine, ou présenter des risques particuliers pendant la grossesse.
- Port de charges et efforts physiques : la charge maximale supportable ou l’impact sur l’appareil musculo-squelettique peut différer.
- Travail de nuit et horaires atypiques : la fatigue, le stress et la récupération n’impactent pas de la même manière les femmes et les hommes.
Pourquoi le DUERP ne suffit pas si les consignes restent génériques ?
Des consignes souvent inadaptées
Un DUERP peut être finement évalué, mais les consignes restent souvent trop uniformes : identiques pour tous les postes, trop générales pour être appliquées sur le terrain, présentées dans des documents longs et peu consultés, diffusées trop tard aux entreprises extérieures, transmises partiellement aux intérimaires ou prestataires, et non adaptées aux langues ou aux niveaux réels d’exposition.
Ces limites sont particulièrement problématiques lorsque les femmes et les hommes ne sont pas exposés de la même manière : différences physiologiques, contraintes physiques, sensibilité aux agents chimiques, fatigue liée aux horaires ou aux charges. Le travail réel évolue constamment, et le DUERP décrit les risques sans toujours préciser comment adapter les comportements ou les protections selon le sexe, le poste, la tâche ou la zone.
Des consignes claires et adaptées
Le guide ANACT publié en 2025 souligne que l’objectif n’est pas de discriminer, mais d’assurer une prévention réellement efficace et adaptée.
Pour protéger concrètement les salariés, les consignes doivent :
- refléter le métier, la tâche et la zone d’intervention,
- intégrer les niveaux d’exposition réels,
- tenir compte des spécificités physiologiques et organisationnelles des femmes et des hommes,
- être compréhensibles et diffusées aux bonnes personnes,
- être accompagnées d’un système de traçabilité permettant de vérifier leur application.
Les questions clés pour le QHSE
Pour s’assurer que les consignes soient réellement efficaces, un responsable QHSE peut se poser les questions suivantes :
- Les consignes correspondent-elles aux expositions réelles observées sur le terrain ?
- Sont-elles adaptées aux salariés concernés, femmes et hommes compris ?
- Les salariés comprennent-ils clairement ces consignes et savent-ils comment les appliquer au quotidien ?
- Les mises à jour du DUERP entraînent-elles automatiquement la mise à jour des consignes ?
- Les différences physiologiques et organisationnelles entre femmes et hommes sont-elles intégrées dans les tâches quotidiennes ?
Une prévention efficace ne se limite pas à l’évaluation des risques : elle repose sur la transmission des bonnes informations aux bonnes personnes, au bon moment.
Comment rendre vos consignes DUERP réellement applicables ?
Diffusion et personnalisation
Cikaba digitalise vos consignes DUERP et les transforme en une véritable expérience pédagogique, facile à diffuser et à suivre. Les consignes peuvent être envoyées automatiquement aux bonnes personnes et adaptées au poste, à la langue ou à un format ludique. Les salariés peuvent être sensibilisés avant même leur arrivée sur site.
Évaluation et traçabilité
L’outil propose des tests obligatoires pour vérifier que les consignes sont comprises. Il permet de définir un score minimum et des questions éliminatoires. Toutes les validations sont enregistrées dans un espace unique, consultable pour tous vos sites.
Pilotage et suivi en temps réel
Cikaba offre un tableau de bord clair pour visualiser les indicateurs de formation, suivre la progression des salariés et maîtriser le budget consacré à la prévention. Le DUERP cesse d’être un document théorique et devient un outil vivant, appliqué et traçable, véritable levier de protection des salariés et de sécurité au travail.
Différencier les expositions selon les métiers, les tâches, les équipes ou les spécificités physiologiques et organisationnelles des femmes et des hommes n’a de valeur que si les consignes suivent la même logique. Pour être efficaces, ces consignes doivent être claires, adaptées, compréhensibles, actualisées et traçables.
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