FHO : le troisième pilier de la culture de sécurité

Analyse 360 des FHO

FHO : le troisième pilier de la culture sécurité

Les Facteurs Humains et Organisationnels (FHO) représentent un élément crucial pour la sécurité, comme le démontre l’ICSI (Institut pour une Culture de Sécurité Industrielle) dans une vidéo dédiée. Dans cet article, nous vous expliquons leurs rôles dans votre politique de prévention des risques et son potentiel d’exploitation.

Définition des Facteurs Humains et Organisationnels

Les FHO représentent le troisième pilier d’une culture de sécurité, aux côtés de la sécurité technique et du système de management. Ils complètent ces deux dimensions en apportant une compréhension fine des comportements humains, des interactions collectives et de l’organisation du travail. Ce sont des leviers essentiels pour prévenir les risques.

Les facteurs humains

Les Facteurs Humains englobent les aspects liés aux comportements individuels et collectifs des membres d’une organisation. Cela inclut les compétences, motivations, interactions sociales, et autres éléments humains qui influencent directement l’activité de travail.

Pour illustrer cela, imaginons une entreprise où les employés partagent une culture de sécurité forte grâce à des formations régulières sur la gestion des risques. Ces sessions renforcent les compétences individuelles et favorisent des comportements sûrs au sein de l’équipe.

Les facteurs organisationnels

Les Facteurs Organisationnels se réfèrent aux composantes liées à la structure et au fonctionnement de l’organisation. Cela implique la gestion, la structure organisationnelle, les procédures en place, ainsi que les relations entre les différents services.

Prenons l’exemple d’une entreprise qui a mis en place un système de management transparent, favorisant la communication entre les départements. Cette approche organisationnelle contribue à identifier les contraintes logistiques, à établir des relations efficaces entre les équipes et à prendre des décisions éclairées.

Facteurs Humains et Organisationnels

Les Facteurs Humains et Organisationnels, en tant que concept unificateur, intègrent les composantes humaines et organisationnelles, ainsi que les composantes situationnelles et techniques. Dans une perspective de sécurité, cela englobe la compréhension des comportements individuels et collectifs, de la structure organisationnelle, de l’environnement de travail, et des moyens techniques.

Imaginons une entreprise qui, grâce à une approche FHO, identifie les situations à risque et ajuste sa structure organisationnelle pour promouvoir des comportements sûrs. Les membres de l’organisation sont sensibilisés aux conditions de travail optimales, renforçant ainsi la culture de sécurité.

En résumé, les Facteurs Organisationnels et Humains représentent un ensemble complexe d’éléments interconnectés qui influent sur l’activité de travail et la gestion des risques au sein d’une organisation. En les considérant comme l’un des trois piliers de la culture de sécurité, les entreprises peuvent progresser de manière significative en matière de sûreté.

Intégrer les FHO dans l’analyse des risques et des accidents

Et de manière pratique, qu’est-ce que ça donne ?

Dans le quotidien, lorsqu’un incident ou accident se produit alors que les consignes QHSE sont respectées, les indicateurs n’indiquent aucun dysfonctionnement, aucun problème n’est constaté au niveau d’une machine, du management, du port des EPI…, il est très facile et rapide de mettre la faute sur l’erreur humaine.

Or, même si l’humain est faillible, son erreur peut seulement être une conséquence d’autres défaillances qui ne sont pas directement visibles. Un mauvais comportement humain peut donc être le reflet d’une situation défavorable qui ne s’observe pas au premier coup d’œil.

De ce fait, invoquer trop rapidement l’erreur humaine en cas d’accident empêche une remise en question de son organisation et ne favorise pas la prévention.

La question à se poser serait plutôt : quelles ont été les conditions organisationnelles qui ont mené à l’accident ?

En analysant les facteurs humains et organisationnels plus en profondeur, on peut avoir une nouvelle vision de la situation et comprendre l’origine de l’erreur humaine.

Exemples de FHO

En effet, plusieurs facteurs peuvent se combiner et influencer le comportement humain :

  • Etat de l’individu, état de santé physique et mental (niveau de fatigue, concentration…)
  • Situation de travail : jour ou nuit, états des matériels…
  • Activité du service : pic de production, période creuse…
  • Collectif de travail : bien-être au travail, ambiance, entente…
  • Organisation et management : écoute et exemplarité des managers, clarté des processus et organisation du service, place de la sécurité dans les priorités de l’entreprise…
  • Bonnes compréhension des consignes : compréhension des consignes, identification précise des tâches à accomplir et des moyens pour y parvenir, formations adaptées au matériel utilisé, …
  • Autres facteurs dépendants de chaque entreprise.

Or il n’y a pas besoin d’attendre un prochain accident pour étudier les facteurs humains et organisationnels.

Le lien entre accidentologie et facteurs organisationnels et humains

Pour identifier les causes profondes de l’accidentologie, il est nécessaire d’effectuer une analyse globale des facteurs humains et organisationnels en prenant en compte les accidents , les situations dangereuses et les comportements.

Cette analyse ​​​​​​des risques permet d’identifier de nouveaux leviers d’actions pour améliorer la performance de la sécurité de l’entreprise.

Si l’on prend un exemple d’accidentologie au sein d’un atelier, faire le lien entre activité et accident permet de mettre en place des seuils d’alertes (augmentation de la cadence…).

Lorsqu’un seuil est dépassé, les actions de prévention doivent être mises en place pour réduire le risque et ainsi éviter de mauvais comportements engendrés par l’environnement défavorable à la sécurité.

Cependant, un environnement favorable à l’accidentologie peut être plus complexe que cet exemple.

En effet, l’accidentologie peut être favorisée par la multiplication de facteurs :

  • un pic d’activité corrélé à une nouvelle organisation (nouveaux matériels, nouvelles procédures…) et à un absentéisme dû à une vague épidémique,
  • de nouvelles cadences de travail corrélées à un chiffre d’affaires impliquant l’arrivée de nouveaux profils au sein de la zone de travail,
  • une coactivité due à des maintenances en parallèle de l’activité habituelle, au sein d’équipes parfois en sous-effectif pendant la période estivale.

Il faut bien comprendre que lorsque différents facteurs entrent en interaction, le risque est augmenté.

Ainsi, il est possible d’aller encore plus loin dans l’analyse en identifiant les spécificités des facteurs de risque pour personnaliser les processus de prévention mis en place auprès de chaque profil (poste de travail, …) ou zone de travail.

Chaque facteur de risque identifié avec ses spécificités apportera donc de nouvelles pistes pour faire progresser les processus de prévention, en allant au-delà du périmètre métier habituel.

De nouvelles barrières de prévention sont ainsi mises en place pour éviter les accidents qui peuvent être graves, voire mortels.

Détecter les signaux faibles avant l’accident

L’intégration des FOH dans l’analyse permet de prendre en compte l’ensemble des facteurs qui influencent une situation de travail : humains, organisationnels, techniques et contextuels.

Dans certaines situations, le lien entre une activité intense (hausse de cadence, coactivité, réorganisation) et un incident révèle une augmentation des risques bien avant l’événement.

Définir des seuils d’alerte sous forme de repères opérationnels (charge de travail, absentéisme, arrivées de nouveaux profils) permet d’anticiper et de déclencher des actions correctives ciblées.

Les combinaisons de facteurs peuvent être différentes selon les contextes :

  • une réorganisation interne combinée à la mise en service d’équipements récents et à un manque d’encadrement de proximité,
  • des objectifs commerciaux plus exigeants associés à la présence de profils peu expérimentés sur le terrain,
  • des opérations de maintenance menées en parallèle de la production, dans un contexte de sous-effectif temporaire.

En croisant les données, vous pouvez adapter la prévention en fonction de la zone, du poste ou du moment, et mettre en place des barrières adaptées.

Exploiter les remontées terrain pour agir efficacement

Pour renforcer l’analyse des FHO, structurer vos observations sous forme de remontées terrain régulières reste essentiel. Recueillies lors de l’activité, les signalements, les constats, ou encore les situations à risque, offrent une vision concrète et qualitative des conditions de travail observées sur le terrain.

Cette démarche s’applique à tous les environnements : production, maintenance, logistique… et contribue à :

  • Prendre en compte les spécificités de chaque zone ou poste
  • Identifier les signaux faibles avant qu’un événement ne survienne
  • Consolider un historique des situations à risque
  • Ajuster les actions de prévention au plus près du terrain

Elle s’inscrit dans une logique active de prévention, où chaque observation devient un enseignement utile. Ces retours sont une source précieuse de savoir qui alimentent une véritable démarche de recherche continue sur les conditions réelles d’exposition au risque.

Une fois analysées, les observations alimentent différents supports, comme les retours d’expérience, les flashs sécurité ou encore les présentations internes. Ces outils renforcent la diffusion des bonnes pratiques et suscitent de nouvelles questions pour progresser collectivement.

Avec Cikaba, s’initier à une gestion dynamique des remontées terrain devient simple : vous digitalisez les signalements, centralisez l’information et pilotez les actions en temps réel.

Guide pratique remontées terrain

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